
L'intrépide Stilla eut la curiosité d'aller regarder, tout au fond du repaire, le grand alambic de cuivre rouge, qui fonctionnait sous le vitrage clair de la petite cour. Telek, qui l'avait suivie, lui expliqua comment ça marchait, indiquant du doigt les différentes pièces de l'appareil, montrant l'énorme cornue d'où tombait un filet limpide d'élixir. L'alambic, avec ses récipients de forme étrange, ses enroulements sans fin de tuyaux, gardait une mine sombre; pas une fumée ne s'échappait: à peine entendait-on un souffle intérieur, un ronflement souterrain; c'était comme une besogne de nuit faite en plein jour, par un travailleur morne, puissant et muet.
"Ces substances, ces gaz, ces acides portent cachés en eux une puissance formidable, pensa Stilla; les plus hautes vérités pourraient sortir de cet étrange laboratoire!"
Depuis ce jour, Telek et Stilla, alchimistes amateurs, distillent dans leurs alambics aux longs cols, leurs fioles multicolores et leurs cornues contournées en spirales serpentines, le liquoreux liquide d'un élixir aux vertus balsamiques. De quoi dissiper, chers amis, vos douleurs et vos doutes.
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